La Région WAPES Europe en action!!

S’associant à l’initiative de la Bundesagentur für Arbeit relative à l’organisation d’un atelier sur le thème de la Migration du Travail, la Vice-présidence de WAPES Europe a tenu une réunion de travail afin de préparer son agenda 2023.

Pas moins de 11 pays étaient présents à cette réunion qui a eu lieu à la Management Academy of the Federal Employment Agency de Lauf a. d. Pegnitz  : Royaume-Uni, Allemagne, France, Suède, Azerbaïdjan, Croatie, Bosnie-Herzégovine, Suisse, Belgique, Turquie, Estonie, auxquels se sont joints pour les travaux de l’atelier Migration le Maroc et les Pays-Bas.

La réunion WAPES Europe

Organisée et animée par Florence Dumontier et Sandrine Portier, la rencontre a été l’occasion pour les membres présents de revenir sur les propositions thématiques évoquées lors de la réunion de l’AMSEP Europe en juillet 2022.

4 groupes de travail ont précisé les attentes sur chacun des thèmes suivants :

  • Insertion des populations vulnérables ( NEETs, migrants, personnes en situation de handicap, senior,..)
  • Répondre aux déficits de compétences
  • Comment mieux connaitre notre environnement et le marché du travail
  • Gérer la transformation, l’adaptation de nos organisations en interne, l’évolution des métiers dans les SPE

Par ailleurs, deux activités concrètes ont été proposée par la Turquie sur le sujet des jeunes NEETs et par l’Estonie sur l’évolution des méthodes de conseil avec le développement de la numérisation et de l’IA.

La production de cette réunion sera mise en forme avec une proposition de calendrier établie conjointement entre la Vice-présidence Europe et le Secrétariat Exécutif, puis diffusé à l’ensemble des membres européens de WAPES au cours d’une prochaine réunion à distance (prévue en novembre avant le CA). Le résultat final sera présenté lors du CA.

L’atelier

Après une ouverture conjointe et un mot de bienvenue à la fois de Mr Michael Van der Cammen ( Bundesagentur für Arbeit – Allemagne) et de notre Président Mr Mohamed Achiq (ANAPEC – Maroc), le thème de l’atelier portant sur les migrations du travail est introduit par Michael Van der Cammen qui rappellera quelques étapes importantes de l’évolution ces dernières années des politiques de recours à la migration du travail. Pour faire face à des besoins accrus de compétences techniques, à l’origine dus en partie à des effets démographiques (vieillissement de la population active) qui se sont trouvés ensuite amplifiés par des changement culturel et sociétal (désintérêt des jeunes pour les filières technologiques, choix familiaux pour une partie de la population active féminine…), l’Allemagne comme d’autres pays européens recourt à des travailleurs qualifiés en Europe et hors de l’Europe. Le besoin en Allemagne est de l’ordre de plusieurs centaines de milliers de travailleurs par an, et la préoccupation du SPE est de répondre à cette attente en garantissant l’équité dans le traitement de ces mobilités.

Mme Anna-Karin Palm Olsson, Conseillère technique à l’Organisation Internationale du Travail, nous a brossé un état des lieux des migrations du travail, telles qu’observées par l’OIT dans le Monde, et, a rappelé le rôle que la migration joue dans certaines économies : l’OIT estime à environ 630 milliards de dollars de flux financiers qui retournent vers les pays à revenus faibles ou moyens (envoi d’argent des migrants vers les familles, investissement des diasporas…). Elle nous a présenté ensuite les principaux standards établis en matière de travail, d’immigration et nous a rappelé en quoi les bases des conventions 88 et 181, qui définissent respectivement les engagements des services d’emploi publics et privés et les principales caractéristiques du « recrutement équitable » (Fair Recruitment Initiative), sont aujourd’hui des cadres éthiques et politiques sur lesquelles les SPE peuvent s’appuyer pour agir.

Une table ronde a permis à trois SPE, l’Arbetsförmedlingen (Suède), l’ANAPEC (Maroc) et Pôle emploi (France) de témoigner de leurs pratiques en les resituant dans leur contexte respectif.

Cette table ronde, animée par Mr Alexander Wilhem ( Bundesagentur für Arbeit ) avec la participation de Mme Florence Dumontier ( Pôle emploi) , Mr Shawn Mendès ( Arbetsförmedlingen ) et Mr Anouar Alaoui ( ANAPEC) a été l’occasion de nombreux échanges et du partage de questions qui ont ensuite alimentés le travail de deux sous-groupes l’après-midi.

Ce que l’on peut retenir…

En attendant un compte-rendu plus détaillé des travaux que nous partagerons prochainement avec vous sur notre plateforme, voici les points saillants ressortis de cet atelier. :

La définition de la migration de travail est un concept large qui recouvre des réalités très différentes allant du travail transfrontalier à la migration transcontinentale, avec des cadres et des conditions très dépendants des accords internationaux ou bilatéraux existant ou non entre les pays.

Le développement et les évolutions du marché du travail amènent de nombreux pays qui étaient jusque-là pourvoyeur de main d’œuvre qualifiée à ajuster leur politique et leur stratégie pour ne pas pénaliser leur propre développement économique, et, trouver un équilibre indispensable entre les compétences restant mobilisables localement et la population migrante.

Certain pays, jusque-là peu impactés par des mouvements migratoires, se retrouvent face à la gestion de l’intégration temporaire ou définitive de réfugiés, avec quelques fois des effets directs sur la régulation du marché du travail et la génération de nouvelles tensions sociales.

Il est nécessaire de disposer d’outils et de réglementations pour lutter contre une migration « informelle » qui peut dans certain cas s’opérer par le biais de simple visa touristique avec quelques fois la complicité d’officines privées, procédant pour le compte d’entreprises à des recrutements extranationaux de profil qualifiés hors cadre légal.

Les SPE s’accordent sur la recommandation que cette migration soit le fruit d’accords « équilibrés » qui intègrent des engagements réciproques comme par exemple un appui par le pays d’accueil au développement de la formation professionnelle ou linguistique dans le pays de départ, la transparence sur les processus de recrutement et les processus d’accueil et d’intégration, des possibilités de travail sur les conditions de retour (migration circulaire),…

Les SPE présents expriment une attente forte de plus coopération entre eux pour partager, en toute transparence, les besoins réciproques de leur marché du travail respectif, de pouvoir grâce à cette mise en réseau contribuer activement à la sécurisation et à l’optimisation du processus depuis la préparation, la présélection dans le pays de départ jusqu’à l’intégration dans le pays d’accueil.

Et quel rôle pour WAPES?

Avec la volonté et l’implication de ses SPE membres, cette mise en réseau sera effective grâce à la création et l’animation d’une communauté de pratique dédiée, où chacun pourra, en temps réel, partager les informations, les cadres réglementaires, les expériences novatrices, les questions, les demandes de support, …

Thierry HUORT, Consultant Senior, WAPES